Au moment où l’intelligence artificielle (IA) apparaît de plus en plus comme un outil susceptible d’accroître l’efficacité de nos systèmes de santé, plusieurs s’inquiètent de la voir prendre le contrôle des soins en lieu et place du médecin. Cette appréhension pourrait même s’amplifier à mesure que la performance des algorithmes s’accroîtra et permettra, par exemple, de diagnostiquer une maladie mieux qu’un médecin.
L’IA peut jouer un rôle bénéfique dans nos systèmes de santé, mais son implantation comporte des risques si elle n’est pas réfléchie et encadrée. « L’intelligence artificielle va permettre de grands gains en matière de maladie et de santé, car elle permettra de détecter plus tôt des risques de maladie, de les prévenir et de les guérir, elle permettra de distribuer les soins plus efficacement, que ce soit pour le diagnostic ou le traitement des patients, et ainsi d’optimiser l’utilisation des ressources », fait valoir le Dr Fabrice Brunet, président-directeur général du CHUM.
La connaissance médicale s’enrichissant et se complexifiant, « elle devient ainsi de plus en plus difficile à manier ». L’IA permet de mettre en commun l’expertise de tous les spécialistes qui se sont surspécialisés, souligne Anne-Laure Rousseau, médecin vasculaire à l’hôpital européen Georges-Pompidou, à Paris.
« Le médecin prend beaucoup de temps à analyser les multiples données d’imagerie, de biologie, de génétique de son patient pendant une consultation. En résolvant certains problèmes d’analyse des données, l’intelligence artificielle permettra probablement d’avoir plus de temps pour développer une relation empathique avec le patient », ajoute-t-elle, tout en insistant sur l’importance de connaître les limites de l’IA pour éviter d’y placer une confiance aveugle.
Source
Pauline Gravel, “L’IA soutient le médecin sans le remplacer”, ledevoir.com, Science
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