Ne parlez pas à Serge Tisseron de « robots émotionnels ». Pour le psychiatre, « ce sont des machines à simuler ». Se demander s’ils sont capables d’éprouver des émotions n’a pas de sens pour le moment. Selon lui, si ce que nous appelons un sentiment relève d’un processus hormonal dans un être de chair et de nerfs, alors nous serions bien en peine de le trouver dans une créature d’acier et de boulons.
Les questions qui préoccupent les informaticiens sont déjà de savoir comment simuler ces émotions, et comment les détecter. Tout doit commencer par la confiance que l’on peut apporter à la machine : si le robot est capable de susciter le sentiment d’être compris chez l’humain, alors il est capable de provoquer un sentiment, potentiellement n’importe lequel.
Chez Google, la présentation de l’assistant vocal Duplex a fait grand bruit en mai dernier. En deux onomatopées, un frisson a parcouru le monde, mi-amusé, mi-effrayé.
De sa voix féminine, Duplex était chargé de prendre un rendez-vous chez le coiffeur par téléphone. Son interlocutrice, ne sachant pas qu’elle avait affaire à un robot, lui a demandé de patienter un instant. Et la machine d’acquiescer par un « hmm hmm », qui veut tout et rien dire à la fois, mais signifie surtout : « Je vous ai compris. »
Source
Demichelis, Remy. 2018. « Robots et émotions : l’équation impossible ? », Les Échos. https://www.lesechos.fr/tech-medias/intelligence-artificielle/robots-et-emotions-lequation-impossible-137636
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